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Historique

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 Brève présentation de l'église Saint Martin en français, anglais, espagnol et allemand

Imprimé disponible sur le tableau d'affichage à l'entrée de l'église

 

 

Autre présentation de l’église de Saint Martin

Nous avons eu connaissance du récit d'un religieux qui retrace à sa manière une partie de l'histoire du village.
Le voici tel qu'il nous  est parvenu. Les mots, la tournure des phrases sont d'origine.
Nous n'avons pas de certitudes  historiques mais il nous est apparu intéressant de le partager.

Merci à Mme Hingrand pour la retranscription  de ce récit à partir du document original (prêt d'un particulier).

 

Les alentours de l'église

L'église donne au village par sa partie Nord près de la place à laquelle elle communique par une rue large gravée en dos d'âne.
A la partie du Levant est une petite esplanade planté en accacias.
Au midi est un chemin très large qui d'autrefois était le chemin condomois, celui d'Auch et de Bordeaux.
 Une allée d'ormeaux sépare ce chemin du ruisseau de la Boumbouride qui lui aussi va à Bordeaux mais par un chemin que les hommes ne changent pas comme ils l'ontdes  fait des autres. Près de l'angle du midi de l'église au milieu fontaines et des jardins , il y a  un pont. Au milieu de ce beau site qui fournirait des accents agréables à un poëte, s"élève un gothique (   ) de la première date que le murmure de la Boumbouride salue depuis bien des siècles.

NB: voyez l'itinéraire de Bordeaux à Jérusalem dans les oeuvres de Chateaubriand, tome 2 page 433, édition du panteon littéraire et la carte dans l'histoire du Languedoc. On sait que Lasserre est l'ancien Buconis qui donna le nom au pays des Buccons, de là vient le nom de la forêt de Bouconne.

Dimension de l'Eglise

Depuis l'autel qui est à l'orient jusqu'au fond de l'église, celle-ci a 26 mètres. Sa largeur est de 10 mètres 67cm. Son élévation jusqu'au milieu de la voûte est de 10 mètres 85cm et jusqu'au faîte de 14 mètres 35cm. Sa sacristie et les chapelles ont:
la première, 6m24 de hauteur et 5M²42 dm² et les secondes 7m 27cm d'élévation sur 3m85cm de largeur. Le vestibule qui est à la suite des chapelles est aussi grand que la sacristie. Le clocher qui s'élève sur la seconde chapelle était une tour carrée jusqu'à la hauteur de la voute et ses murs d'une épaisseur d'1m 37cm avec un développement de 6 mètres de largeur. Peu avant la révolution, on y en ajouter un autre mais les fonds ayant manqué, on y mit une toiture.

Style de l'église

Le style de toute l'église est le gothique. Les arceaux des chapelles sont assez élevés et pointus mais la voûte de l'église s'approche plus du plein cintre; pour qu'il en fût autrement, il aurait fallu donner une plus grande élévation à l'église. De là résulte que les 12 colonnes qui soutiennent la voûte n'ont pas une élévation proportionnée à la longueur des arêtes et par conséquent s'écartent de leur prototype: le palmier qui au Caire fut le premier modèle de l'architecture gothique ou plutôt arabe.

NB: On appelle sans doute ce style gothique parce que les rois Gotx d'Espagne de la seconde race, en bâtissant la cathédrale de Burgos, christianisèrent le style arabe dont ils avaient le style arabe dont ils avaient le modèle dans la mosquée de Cordoue, qui est à présent une cathédrale. Ainsi ces deux cathédrales sont deux forêts de palmiers en pierre dont les feuilles sont bout à bout.

Caractère particulier de son style

Ce qui caractérise le style de l'église est le goût pour la variété aux dépens de la symétrie. Dans les douze colonnes de l'église, il n'y a pas deux chapiteaux qui se ressemblent. Le plus particulier est celui qui est en face de la chaire. On y voit la tête d'un vieillard avec les pommettes saillantes et une barbe pointue; une autre d'une personne mois âgée et sans barbe et une autre d'un enfant. Qu'est ce que cela représente? le vieux architecte sans doute et sa famille puisque le compas et l'équerre sont à côté. De plus les treizes consoles qui soutiennent autan d'arêtes dans la sacristie et les chapelles sont toutes différentes: tantôt elles sont carrées, tantôt rondes, tantôt c'est une belle tête, tantôt une autre avec une bosse sur un oeil.
Encore une autre variété : les arêtes de la sacristie et d'une des chapelles sont ordinaires mais celle de seconde sont un labyrinthe. Pour finir avec cette variété, on dira que les douze colonnes de l'église ne sont pas toutes de la même groseur; les quatre qui s'approchent de l'autel dans les pans des murs qui copent l'angle droit n'ont que le tiers d'épaisseur des autres ce qui ne produit pas un mauvais effet.
Il n'y a plus rien à dire sur l'église en général si ce n'est qu'elle est d'une grande solidité et que la charpentes des combles est surprenante.

Défaut de symétrie des 2 côtés de l'église (raison et justification de l'architecte)

Placer la sacristie, les deux chapelles et le vestibule d'un côté et rien que les fenêtres de l'autre semble opposée à l'idée d'ordre et de symétrie que Dieu mit dans l'esprit des hommes: telle est cependant la disposition de l'église de Lasserre Nos documents nous enseignent cependant que l'architecte voulut se conformer à ces idées d'ordre qui éternelles mais que des obstacles insurmontables s'y opposèrent. Dans ce temps-là cette partie  de Lasserre étaient défendue de murailles flanquées de tours et entourées d'imfosse qui longeait le chemin comdomois et celui de Bordeaux par Auch. Ceci dura jusqu'à l'époque  de Louis XIII qui, visant à l'unité française, démantela les villes frontières de la Gascogne depuis Lisle jusqu'à Grenade. Ainsi l'architecte gêné par ces obstacles extérieurs et par 60 maisons de ce que l'on appelait le fort de Lasserre, et qu'on gardait comme des reliques des destructions précédentes, dût bâtir l"église comme il le fit: encore pour l'agrandir de la sacristie  des deux chapelles et du vestibule, il fallut que la commune céda un hospice.

Epoque de la construction de l'église

L'époque certaine de la construction de l'église dans l'état où elle se trouve aujourd'hui est "aux Calandes de mars de l'an de l'incarnation 1534 sous le règne de François 1er, Odel de Coligny archevêque de Toulouse, finie et bénite le 13 des Calandes d'Aôut de l'incarnation 1541, étant prieur de la douzaine Maître Gabriel de Batarau"
On dira qu'une église d'un style si ancien n'a pu être construite près de la moitié du seizième siècle longtemps après la renaissance, alors que le gothique réunissait sa hardiesse et légèreté à la simplicité  grecque avait fait son dernier éclat comme la chandelle avant de s'éteindre. On le dira et on aura raison de le dire; mais tout s'explique. A l'époque citée, elle fut construite dans la partie qu'on lui ajouta pour l'adapter au service d'église paroissiale, honneur qu'elle n'avait pas eu auparavant. Pour le reste on la répara et peut-être on la reconstruisit en quelque partie: aussi nos documents ne donnent-ils le titre de fondateurs à ceux qui par leur libéralités la mirent dans l'état où elle se trouve mais ceux de bienfaiteurs et réparateurs; mais l'idée de reconstruction peut s'allier plus ou moins avec celle de réparation.
Que cette église sous l'invocation de Ste Radegonde ait existé avant la dite époque est une chose indubitable. Dans un acte par devant notaire de l'an 1475 de fondation d'une chapelainie par Pierre de Lobrespin, curé de Lasserre, il est fait mention de cette église: l'an 1259 Falgar évêque de Toulouse, lors du délabrement de l'église primitive de St Martin ordonne de venir faire les offices à celle de Ste Radegonde du fort de Lasserre.

(Une chapellenie est un bénéfice procuré à un chapelain, par un acte de fondation effectué par un fidèle souvent lors d'un testament)( in wikipedia)

Des extraits de l'ancien livre de raison de l'église de Lasserre portent que l'an 879 sous l'épiscopat de Raymond Evêque de Toulouse, du règne de Louis II Roi de France et de Guillaume IV, comte de Toulouse, fut bâtie une chapelle sous l'invocation de Ste Radegonde. Dans une des cloches qui lors de la Révolution furent portées au district par ordre du commissaire Rolland, celle sous l'invocation de Ste Radegonde portait: aux calandes de Mars 885, qui est la sixième année après la date précédente. Dans le chapiteau d'une des colonnes du sanctuaire se trouve cette inscription:
comme le I romain, puis comme deux V renversés et arrondi, puis un V renversé mais pointu, puis un M.
Cette inscription, mal écrite ou gravée d'abord avant d'être posée, puisque les numéros V sont renversés, est un abus d'une des règles de la numération romaine mais eu égard à l'ignorance du 10ème siècle ou des ouvriers, semble indiquer mille mois quatorze, ou l'an 986. Pourquoi cette inscription cent ans après la construction de l'église? Serait-ce parce que les pierres des chapiteaux furent mises tout d'abord brutes sur les colonnes? D'après ce qui vient d'être dit, il résulte que l'église de Lasserre réparée de l'an 1534 à l'an 1541 est un monument du 9ème siècle qui dans 4 ans aura l'âge de Mathusalem, 969 ans.

NB: Nos papiers parlent de deux églises paroissiales pour l'invocation de St Martin, à différentes époques et dans des positions fort éloignées l'une de l'autre. La première près d'un chemin qu'on appela L Carrerasse et près de deux moulins à vent, construite l'an 1059 pour le règne de Henry premier, roi de France et de Roger, évêque de Toulouse. Celle-ci fut délabrée et la population qui l'entourait détruite dans la guerre des albigeois. La seconde, à moitié côte de Bouconne près du cimetière, bâtie l'an 1264 pour le règne de St Louis et de Falgal Evêque de Toulouse, celle-ci fut endommagée et la population qui l'entourait détruite dans la descente que nos papiers désolation de Louis XI encore dauphin. On voit par le grand éloignement de ces 2 églises, par 160 maisons agglomérées, qui avant les dernières guerres de religion avait encore le fort de Lasserre, la Prairie d'en bas et la prairie d'en haut, que l'ancienne Bucconis, puis St Martin de la Serre, puis Lasserre était une ville fort conséquente Lille en Dodon et l'Isle en Jourdain n'occupent pas la moitié de son terrain. Les dix chemins qui de tout côté aboutissent à Lasserre comme à un centre commun, le droit de vie et de mort qu'avaient les anciens consuls, un hospice, 2 cimetières, différnts pêtres, 2 églises sans compter deux chapelles dans la paroisse de N. D. de las Neous au château et de St Sauveur aux Bourguets prouvent encore son importance. Cette importance attira St Dominique pour prêcher dans ces églises; et un vieux chêne que le peuple appelait le grand casse aou mieï de Boucouno qui depuis que St Dominique prêcha sous lui n'avait été coupé jusqu'à la révolution en est un monument d'après le témoignage des anciens prêtres du pays. Cette même importance et la circonstance d'être la clef de tout a été touours son malheur et pour toujours si l'on veut savoir d'où lui vient le nom moderne de Lasserre, il faut penser que les Gascons ou Vasconni, qui était leur nom primitifs dans le langage qu'ils apportaient d'au-delà des Pyrénées appelèrent Sierra la forêt de Bouconne, nom fort bien imaginé en Espagne à cause que les pays élevés et boisés affectent la dentelure d'une scie qui en espagnol s'appelle sierra. Lorsque le nom religieux prévalut sur celui de Bucconis, on appela la ville St Martin de la Serre comme l'appellent les écritures anciennes et par abréviation on l'appela après la Serre, et à la fin Lasserre. Autrement donner le nom de Lasserre à une population qui comme on le sait au fond d'un vallon serait le plus grand contre-sens que l'on puisse imaginer.

Réparateurs de l' Eglise:

Le premier fut Maître Gabriel de Batarau prieur de la Douzaine. Après les douze prébaudiers de cette douzaine Monsieur le Curé Raix et Monsieur du Caïla grand propriéraire de Lasserre, il faut croire que la population de Lasserre qui était encoe malgré les destructions précédentes de 160 maisons agglomérées y contribua aussi. Quoi qu'il en soit la ville céda un hospice pour ajouter à l'ancienne église la sacristie, les chapelles et le vestibule. En reconnaissance et comme un monument le chapitre de Toulouse en habit de choeur à genoux en deux rangs était peint sur verre dans l'une des fenêtres du sanctuaire dont nous avons vu encore quelques restes. A leur tête était leur prieur à genoux sur un coussin rouge avec cette devise: Spes mex. Les armoiries de celui-ci étaient avec celle de France et du comte de Lille sur une autre fenêtre. Dans une autre encore, Monsieur le Curé de Raix qui comme condécimateur ( ou co-décimateur) du chapitre fut un grand bienfaiteur et réparateur de l'église, refusa sans doute par humilité cet honneur.
NB: Maitre Gabriel de Batarau, natif de Beaumont était prieur de la Douzaine, c'est-à-dire de l'ancien chapitre régulie qui au nombre de douze habitait dans le cloître de Saint-Etienne. Ce chapitre fut fondé par Bertrand de Lille en Jourdain Evêque de Toulouse et sa fondation confirmée par le pape Grégoire X, le 5 février 1273. Pour son entretien le-dit évêque lui céda la dîme de Lasserre, Pradere les Bourguets, Garac, Levignac et Mauville (Merville?).

Monuments des autres arts de l'Eglise
Peinture:
 Au fond de l'église est un tableau d'une grande dimension représentant le calvaire et qui a été au maître autel avant la construction du dernier retable. ( voir NB ci-dessous). La partie haute de ce tableau étant dégradée, on ne peut pas juger du Christ, mais deux anges qui sont au dessous de ses bras sont bien. La Sainte Vierge un peu trop agée cependant exprime dans une figure pâle la douleur de l'épée qui la transperce. Saint Jean est pâle mais on ne comprends pas bien son expression. La Magdelaine à genoux et serrant la croix, bien drapée et belle n'exprime pas les souffrances de son coeur aimant. On a peint des deux côtés du tableau comme c'était l'usage les deux patrons de l'église. Saint Martin un peu empaqueté dans son pluvial, a entre les galons de celui-ci trois petits tableaux bien exécutés.Sainte Radegonde peinte en reine et couronnée de fleurs est bien drapée et belle comme la Magdelaine.
Sur un devant de tabernacle en bois qui faisait partie de l'ancien retable et qui maintenant se trouve sur la corniche des fonts baptismaux sont peints 2 évêques et 2 saintes qui sont un peu allongés mais fort délicats; au milieu, à la place de la porte du tabernacle est une petite statue de St Jean qui est jolie.
Deux petits tableaux sur bois aussi de St Pierre et St Paul qui étaient à coté de l'ancien autel et qui sont à présent dans la chapelle de N.D. du mérite: St Pierre exprime le"flevit amare"
St Paul les yeux élevés au ciel semnble se rappeler des secrets inénarrables qu'il y avait écouté. Ces 4 tableaux sont de l'an 1617. Nous avons 4 tableaux du fameux peintre Dauvelle, voici la description de celui qui est au retable de St Blaise.
Des deux cotés du tableau se présentent comme 2 promontoires entre lesquels passe une rivière: du plus élevé pendent des arbrisseaux, sur l'autre il i a une maison champêtre entourée de grands arbres? Dans le lointain, on voit le ciel et des nuages. Tout cela est beau et pittoresque. A gauche du tableau est St Blaise avec le bras levé pour bénir un malade couché à ses pieds qui, étranglé par une épine, lutte avec la mort. La pose du saint qui est debout répond bien à cette action. A droite de ce tableau est un beau jeune homme qui avec l'expression de sa figure et le geste de son bras appelle l'attention du saint sur les boeufs qu'il a derrière lui et qui sont de toute beauté. Ce tableau qui est d'une grande dimension fut peint l'an 1702 et pour son prix Dauvelle se contenta de 45 francs.
Un petit tableau qui est aux fonts baptismaux peint sur toile mais collé sur bois est aussi de Dauvelle, il semble qu'il a mieux soigné St Jean que Jesus-Christ.
Deux tableaux d'une grandeur moyenne qui sont en face des chapelles, l'un de la nativité et l'autre de l'adoration des rois appartiennent encore au pinceau de Dauvelle. Dans celui de la nativité la dévotion des pasteurs qui sont déjà prosternés et la curiosité de ceux qui arrivèrent est frappante, il y a ici une multitude de belles têtes. La Sainte Vierge, à genoux, devant son fils et la pose de St Joseph qui accroupis dans son coin appuie sa tête sur sa main à plat, sont intéressants. Dans celui de l'adoration, il y a aussi de belles têtes et de superbes draperies dans les rois et leur suite. Celle de la Ste Vierge est aussi bien soignée. Ces tableaux furent peints l'an 1710 et coutèrent douze francs chacun, ce qui est fort singulier.
Dans la sacristie il y a un tableau fort sombre de St Mathieu, mais qui est bien peint en Apôtre, et un autre de la nativité dont l'auteur à ce qu'il semble vivait à jour la journée. Il y a encore un autre tableau dans la sacristie, de Notre Dame peint sur bois. Je ne sais mais il semble que l'auteur a voulu se rapprocher des Vierges de Raphaêl. Il est grand dommage que ses alentours soient déjà écaillés.
L'autel ou tombeau du sanctuaire est une console peinte en marbre dont le fond est vert et le reste en sarancolin, le tout est orné de rosaces dorées. L'autel de St Blaise est peint ou imprimé sur cuir dont le fond est vert et les dessins en argent, quatre paons peints aussi en argent y sont beaux.Le devant d'autel de Notre Dame est plus beau, imprimé sur cuir, son fond est en argent et les dessins en or. Des bouquets de fleurs peintes au naturel avec des couleurs éclatantes et d'une perfection rare remplissent les intervalles des dessins. Au milieu de toute cette richesse est un petit tableau, en ovale de St Dominique que la Ste Vierge couvre d'un voile. Le compagnon du Saint à genoux est ravi de cette merveille. Un amateur en examinant ce tableau dit: c'est ancien mais on ne ferait pas mieux aujourd'hui.

NB: ce maître autel était déjà le second depuis la réparation de l'église l'an 1541.Le premier sculpté à cette même époque représentait le Calvaire mais tout en bois, l'existence de ce retable est remarquable. Lorsqu'en 1617 on fit en peinture le second, on porta le premier à l'ancienne église paroissiale de St Martin à moitié côte de Bouconne, qui fut longtemps conservée pour le culte mais qui resta comme dans un désert par le rigoureux coup d'essai de Louis XI. Celui-ci rasa tout, l'église exceptée, du coté du Levant jusqu'au pied du fort de Lasserre, comme le comte de Monfort qui était encore plus lutteur avait fait 3 siècles auparavant, du coté du midi.En suivant ces mêmes erreurs, Lasserre étant tombé dans la maison de Navarre, la ligue lui donna son dernier coup de grâce. Lorsque cette ancienne église croula vers l'an 1679 après 400 ans d'existence, le-dit retable fut rapporté à son ancienne église qui revit avec plaisir son fils aîné, et pour lui faire honneur, on lui batit une chapelle au pied du clocher, à l'extérieur en face de la rue. L'existence dans cette chapelle fut remarquable par un blasphème et un acte de justice à la St Louis mais un peu mitigée. Au commencement du 17ème siècle, 2 voyageurs d'une ville qui n'est ps loin et qui n'aimaient pas les images dirent en passant devant cette chapelle: voila l'home penjat; ce qui valut à l'église de Lasserre d'être blanchie et peinte à leur dépens par ordre du parlement. Il n'y a que 22ans qu'en badigeonnant l'Eglise, on effaça cette inscription: Nigra impiestas me de albanit, que le peuple traduit encore ainsi: qui m'a noircie m'a blanchie. Ce retable fut déplacé encore pour pouvoir monter les matériaux pour faire le second corps du clocher à la fin du dernier siècle (du 19ème siècle). Se trouvant dans cet état après une existence fort accidentée pendant 3 siècles, il finit par être victime de la révolution. Consummatum est.

Deux tableaux de Monsieur Roques
Ces deux tableaux qui sont aux deux côtés du maître autel ne sont pas encore monumentaux. Monsieur Roques ne les fit que l'an 1822. La tête et le cou de St Martin sont admirables, ses mains parfaits et les plis du pluvial frappants de ressemblance, Ste Radegonde peinte en reine est d'une grande beauté; sa tunique et son manteau sont bien drapés et portés avec grâce, ses yeux sont au ciel et avec ses deux mains elle élève la vérecroix avec un geste imposant. Il y a ici un anachronisme, Ste Radegonde ne reçut la vèrecroix qu'étant religieuse: mais l'anachronisme est permis aux poètes et les peintres, les grands peintres en sont. Raphaêl et Murillo étaient pleins de poésie, accordons cela à Monsieur Roques.
Il n'est pas besoin de parler ici ni de la boiserie du sanctuaire peinte en marbre avec la corniche dorée, ni des bancs des 2 cotés de l'estrade du curé, peinte en acajou, ni des bancs et coffres de l'église peints de même, ni de la sainte table qui est un péristyle en fer doré sur noir.

 

 

Sculpture, maître autel                     
Ce retable fait l'an 1705 par le fameux sculpteur Rossat, sculpteur à Toulouse, est de la plus grande beauté et magnificence et irait bien dans une cathédrale. Il est de l'ordre corinthien: sa largeur dans sa base est de 4 mètres 8cm et son élévation jusqu'à la voute. Le premier corps est formé de deux colonnes torses et du cadre de la passion. A l'entour des colonnes est entortillée une vigne, où 8 petits anges  jouent avec des raisins. Dans le cadre, outre les statues de la Ste Vierge et de St Jean est un crucifix en ronde bosse et de stature naturelle qui est de toute beauté. Encore vivant, l'amabilité le caractérise et semble dire "Ignos a illei", pardonnez leur Au dessous est le Tabernacle qui est une pièce achevé: dix colonnes torses séparent ces différents panneaux où il y a des statues. Entre les deux du milieu, devant la porte du tabernacle, est un beau Christ en ivoire et au dessus l'ange de l'apocalypse qui semble dire: Et tempus non erit amplius: et il n'y aura plus de temps. Au second corps du tabernacle il y a comme un autre tabernacle pour exposer le saint sacrement. A ses deux cotés, il y a deux anges avec les symboles de l'Eucharistie dans une main et qui avec l'autre soutiennent le bouquet du saint sacrement, plus loin sont deux autres anges avec les symboles de la passion. Dans ce tabernacle qui est comme une petite chapelle est une châsse venue de Rome avec ses reliques et au dessus est une jolie statue de Ste Radegonde: le tout est terminé par une couronne où entre le bouquet du saint sacrement. Au second corps de l'autel est  la statue de l'Assomption entourée d'anges les yeux fixés au ciel où elle monte. Aux deux cotés sur la corniche des colonnes du premier corps sont deux superbes anges en âge d'adolescence. Il y a dans ce retable 34 statues, statuettes ou têtes d'anges très belles sans qu'il semble pour cela fort ghargé. Ce retable preque tout en bois de tilleul coûta 750 francs et sa dorure 900 francs. Les cadres des tableaux de la nativité et de l'adoration sont encore de Rossat et de l'an 1705. Dans ces cadres qui sont plutôt des panneaux, il y a des sculptures si bien exécutées qu'on a vu des élèves de Monsieur Roques père les copier pour enrichir leurs portefeuilles.

Retable de Notre Dame de la pitié
Ce retable sculpté par Guillaume Foutas l'an 1652, cinquante ans avant celui du maître autel s'il n'est pas si riche et de si belle proportion cela ne se perd pas au sculpteur qui était un maître homme mais au local où il opérait. Cependant quatre colonnes cannelées de l'ordre corinthien le décorent? Les petites draperies qui, partant des têtes d'anges, enveloppent la partie unie des colonnes sont fort gracieuses et les différents fruits sculptés entre les colonnes sont parfaits. Le buste du père éternel au second corps, en ronde-bosse est un beau vieillard. Mais lorsqu'on se place devant ce retable, toute l'attention se concentre sur la statue de la Ste Vierge au pied de la croix et de son fils qu'elle a entre ses bras. La statue de la Ste Vierge est belle, sa figure aimable et ses yeux expriment une douleur résignée. Moyennant que le sculpteur a affaissé le genoux droit de la Ste Vierge, le Christ se présente de face, ce christ st la perfection de l'art qui étonne: on sent en le voyant qu'il a dû être là au calvaire comme il est dans l'église de Lasserre. C'est son chef-d'oeuvre: honneur à Foutas! La mère et le fils viennent d'être incarnés à neuf par Monsieur Vigno peintre et doreur à Toulouse qui sûrement n'a pas gâté son ouvrage comme il arrive souvent; un iconoclaste en serait attendri. Ce retable coûta 400 francs et fut doré par Escouvé pour 150 francs.(voir NB)
On conserve encore une autre  Notre Dame de pitié de l'ancien retable de 1549.  C'est un trait d l'histoire de l'art qu'on garde hors la vue du peuple qui mieux accoutumé en rirait. Les vieillards l'appellent N.D. la blanche mais ils porraient l'appeler "de nado colou".
Il existe encore une autre N.D. de pité dans une niche à l'entrée de la chapelle en terre cuite le tout d'une pièce." On la tolère comme une antiquité de l'art."(fin de citation!)

N.B.Il ne faut pas penser qu'une somme d'argent d'alors soit l'équivalent d'une somme pareille d'argent d'aujourd'hui; pour en connaître la différence il faut savoir le prix du marc d'argent des deux époques, ou le prix des journées ou des denrées.
Un exemple tiré de nos documents peu après la dite époque:
lorsque l'ancienne église croula, le consul de Lasserre, Paul Dumarc paya la somme de 23 sous pour en apporter les matériaux depuis moitié côte jusqu'au village. Combien de fois 23 sous ne faudrait-il à présent pour faire un pareil transport?
Autant de fois il en faudrait autant de fois de plus vallait l'argent alors ou autant de fois l'argent était plus rare. Toutes choses égales d'ailleurs, le travail de l'homme est toujours payé de même, mais le prix du signe de ce travail varie.


Retable de Saint Blaise
Ce retable est tout plat et doré sur blanc, il pourra être joli si on lui ajoute 2 colonnes et une autre corniche plus saillante: il fut fait par Tierry sur un plan donné l'an 1709.

Bustes
Trois bustes de St Martin, de Ste Radegonde et de St Blaise et une statue de Notre Dame, tous d'un mètre de hauteur qui sont sur les quatre coffres de l'église, redorée ou argentés par Monsieur Vigno sont beaux mais on pense qu'un artiste préfèrerait celui de St Blaise.

Chaire
La chaire dorée et peinte en marbre depuis peu est un octogone. Ses panneaux sont séparés par des colonnes accouplées dont les chapiteaux sont de caprier.Le dessus de la chaire qui est beau est couronné par un groupe de nuages surmonté d'une croix qui est entortillée d'un symbole du Christ. Cette chaire date de l'an 1618.

L'art du fondeur
Dans le tabernacle de Notre Dame il y a 2 reliques en cuivre qui sont frappants d'antiquité. L'un a la forme du saint ciboire, dans son pied il y a des dessins faits au burin avec les bustes de 4 anges. Les mêmes dessins sont répétés dans le couvert qui s'ouvre par une charnière. Dans le fond de la coupe il y a une trappe ou cachette qui se ferme par une targette.
L'autre reliquaire est en forme de coffre surmonté d'une façade gotique avec 2 aiguilles et au centre de celle-ci est une glace qui se ferme par une plaque ou charnière, comme si cela était pour exposer le saint sacrement. Il est dit dans nos documents que ces reliquaires ne s'exposaient à la vénération publique que les 3 jours de Pentecôte. Cependant, malgré qu'ils aient été si peu exposés au froissement, leur dorure est entièrement effacée si ce n'est dans quelques petits recoins. On pense que l'église Ste Radegonde les a hérités des 2 autres églises paroissiales qui  l'ont précédée depuis le onzième siècle ou au delà.
N.B. Puisque depuis le 9ème siècle il y avait dans Lasserre une église de dévotion, comme l'appellent nos papiers, il dut y avoir auparavant une église paroissiale depuis environ le temps de Saint Saturnin qui d'après la direction des chemins d'alors dut passer à Lasserre en allant à Pampelune et en revenant, peut être accompagné de son cher disciple Firmin le protomartyr
des gascons.

Bassin du Baptistaire
Dans les fonts baptismaux est une piscine ou grand bain en étain fondu appuyé sur 4 colonnes en pierres peintes en marbre et couvertes d'un dôme: à l'extérieur cette piscine est couverte de différents dessins, entre lesquels se distingue un chasseur qui est placé devant un cygne comme pour le défendre, décroche une flèche contre un lion qui s'approche et ce dessin est répété douze fois. Si cela est une allusion aux exorcismes qui précèdent le baptême, il faut convenir qu'elle est expressive et pittoresque.
Ce bassin brillant comme l'or lorsqu'on le gratte est devenu terreux par l'action des siècles.

L'art du marbrier
Il y a dans l'église 2 bénitiers, l'un dans la porte intérieure mais dans le vestibule, qui est en jaspe et l'autre dans l'intérieur de l'église en marbre noir appuyé sur son fût et pied-destal de la même matière. Celui-ci est un cadeau de Monsieur Antoine Dupuy, propriétaire à Lasserre, avocat au Parlement et co-seigneur de Colomiers: sa date est de 1724.

                                     Conclusion:
L'on voit par cet exposé que l'église de Lasserre monumentale elle-même est un petit monumental des arts qui ne va pas mal dans un village qui lui-même est un monument d'une grande ville du Moyen-Age, du temps des Romains et des Gaulois.

 

Fin du document, aimablement prêté par la famille de la Fage.